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  • Charles Borel

Au Pied de la Lettre

Il y a quelque temps de cela, j’ai fait la connaissance d’une jeune femme charmante. A la fin de notre conversation elle me dit : Je te prend au pied de la lettre !

Je fus d’abord surpris, je ne suis pas habitué à ce que les femmes me fassent des avances. Seulement de quelle lettre s’agit il ? Peut être tout simplement le A comme amour, ou vu le sens très directif de ses propos la lettre E comme érotisme ou le C comme…oh non ! cela manquerais de délicatesse, bien que cela et un petit coté émoustillant. Mais non, bien sur, c’est le D comme désir. Pas le B comme …non ! Le P encore moins, le M comme marivaudage…non, le N comme…pas du tout, peut être la lettre H comme hésitation ?...ça c’est plutôt pour moi. Et pourquoi pas le J comme jouissance ou le O comme orgasme, hum, n’anticipons pas trop. (Faisant comme si la suggestion venait du public) Pardons ? Le F… comme…oh ! Un peu de décence je vous prie ! Bien ! Je vais commencer par la lettre A et les faire toutes jusqu’à ce que je la trouve, ça vas être long ! Mais j’y songe, bien sur c’est évident ! C’est la lettre T…mais oui T comme Tendresse. Tout cela m’a laissé songeur, et le soir en fermant mes volets je regardais le ciel, les étoiles, la lune. Tiens ! La lune est pleine, qui l’a engrossée ? Pierrot ferait un suspect idéal, ils sont souvent ensemble ! Mais non ! Pierrot est bien trop préoccupé par sa colombine. Le soleil serait un bon coupable, même si comme le prétend Charles Trenet ils ne se sont jamais rencontrés. Ils se croisent souvent…c’est louche. (Faire comme si le public soupçonne le narrateur) Moi…Vous n’y pensez pas j’y suis souvent c’est vrais mais de manière éthéré bien qu’invétéré. Non, je ne vois pas ? (Regardant en l’air) Ah ! La voila encore qui boit. C’est incroyable, chaque fois qu’elle a une contrariété, elle s’adonne à la boisson. Encore un quelconque loup qui aura hurlé après elle. Elle avait pourtant si bien commencé, par un joli petit croissant mignon à croquer. Lorsqu’elle fut dans son premier quartier, elle était magnifique, rayonnante de beauté. Maintenant qu’elle est pleine, elle fait de brèves apparitions, se cache pudiquement derrière un nuage au moindre prétexte. Elle joue les divas pour les chats noirs et les poètes. Dans quelques jours elle regagnera ses derniers quartiers puis disparaîtra par un petit croissant discret, pour laisser la place à la suivante…. Il parait qu’elle serait rousse !

J’ai écrit ces petits textes parce que j’aime jouer avec les mots, et je me suis dit, si je les racontais. Hum… ce n’est pas facile du tout .J’ai longtemps hésité, et finalement j’ai décidé de prendre le taureau par les cornes ! Prendre le taureau par les cornes, quoi de plus évident, une corne dans chaque main, c’est enfantin ! Le prendre par la queue est plus difficile. En effet quelle main choisir, la gauche, ou la droite ? Avouez qu’il y a là de quoi hésiter. Certain me diront de la prendre à deux mains, oui ! Mais demain lorsqu’on a affaire à un taureau pressé c’est trop tard. L’animal est susceptible, D’autant plus si l’on ne sait par quel bout le prendre, il peut très mal le prendre. Il est important d’agir vite Le taureau n’attend pas. Il est comme le lait il tourne et là on se retrouve face aux cornes. Il y a bien les oreilles, mais elles sont derrières les cornes, on retombe sur le même problème. Les pattes me direz vous. Hum elles sont d’accès difficiles et il y en a quatre. Les bourses ? Ca, je ne vous le conseille pas. Il est très chatouilleux en ce domaine, ne tolère aucune incursion et peut devenir très violent. C’est les bourses ou la vie. Alors que par les cornes c’est sans problème. Il suffit de les maintenir toujours à la même distance de soi et tout ce passe bien.

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